Ne choisissez pas cette sortie si vous n’aimez pas faire du rappel, ramper dans la boue et explorer une rivière souterraine ! Un petit conseil : regardez les photos de la sortie. Si cela éveille en vous des rêves d’exploration : venez, vous serez servis ! Sinon, tentez une autre aventure !
L’aventure se déroule dans le département de l’Hérault, sur la commune de Claret et dans la garrigue montpelliéraine. Comptez 35 minutes de route depuis Montpellier, moins d’une heure de Nîmes et 50 minutes du Vigan pour les gardois.
La cavité est située à deux pas d’une autre rivière souterraine, beaucoup plus accessible : la Foux de Lauret que nous conseillons à tous les aventuriers qui seraient rebutés par le bain de boue de la Séoubio ! Toujours à proximité mais plus au Nord se trouve le réseau Bégué Ponchon qui propose aussi un passage de voûte mouillante, beaucoup moins impressionnant.
Tout commence par une petite approche de 25 minutes à travers un paysage typique de la garrigue composé en grande partie de chênes verts. Arrivé sur place vous comprendrez aisément que la cavité est réservée aux personnes sportives car elle débute par un magnifique puits de 30 mètres à descendre en rappel.
Celui-ci commence assez classiquement pour déboucher d’un coup sur le plafond d’une grande et magnifique salle de 30 mètres de diamètre. Durant le rappel, vos pieds qui jusque là touchaient la paroi sont maintenant plein vide à 10 mètres du sol… Ambiance garantie dans ce rappel en fil d’araignée !
Remis de nos émotions nous partirons en quête d’un passage bas permettant l’accès au fameux passage du bain de boue qui fait la renommée de cette cavité ! Il s’agit d’un court boyau d’argile remplie d’eau. L’originalité vient du fait qu’il faut vider l’eau de ce conduit pour pouvoir y passer. Ceci grâce à une casserole… et oui, vous apprendrez qu’il n’y a rien de mieux qu’une casserole pour écoper ! Une fois le boyau vidé de son liquide, vous vous doutez que le bleu de votre combinaison va soudainement prendre un autre aspect, plutôt marron, lors de votre passage… Il vous faudra donc du courage ou du plaisir ou bien les deux pour ramper dans ce conduit qui ne fait pas plus de 5 ou 6 mètres rassurez vous !
De l’autre côté nous arriverons sur le réseau fossile du Calaven de la Séoubio, c'est-à-dire la partie sèche de la grotte, sans rivière souterraine. Une courte escalade que l’argile rend glissante et ludique nous emmènera à un carrefour important de la cavité. Nous irons d’abord visiter des galeries à l’aspect labyrinthique ce qui nous permettra d’apprendre à se repérer grâce à la topo de la grotte (cartographie en plan et en coupe du réseau souterrain). Au terminus et après avoir admiré quelques concrétions nous reviendrons sur nos pas en testant d’autres conduits pour revenir au carrefour. Il sera alors temps de se restaurer d’un bon repas pour ensuite enfiler une combinaison néoprène comme pour le canyoning. En effet, la suite sera aquatique !
Une fois équipé nous irons cette fois rejoindre une petite rivière souterraine appelée la “rivière EDF”. Il nous faudra faire un peu de quatre pattes dans un conduit argileux puis descendre un petit rappel de 4 mètres pour déboucher dans une petite salle précédant la rivière. La mise à l’eau se fera sans difficulté car la combinaison nous protège de l’eau fraîche. Rapidement le premier obstacle nous fera face : une voûte mouillante. Il s’agit d’un passage aquatique nous obligeant à nous allonger pour respirer dans la partie qui reste à l’air libre. Celle-ci n’était qu’une mise en bouche car une deuxième voûte mouillante, plus corsée, s'ensuivra. Selon le niveau d'eau, nous aurons soit un petit espace pour respirer intégralement à l’air libre soit il nous faudra mettre la tête sous l’eau durant un très court passage (moins d’un demi mètre rassurez vous !). Votre moniteur préféré passera en premier pour se placer et pouvoir vous aider à traverser ce passage beaucoup plus impressionnant que difficile !
Une fois remis de nos émotions, nous pourrons tranquillement poursuivre la visite de cette petite rivière dont le méandre serpente à travers le karst ! Le terminus apparaîtra enfin sous la forme d’un siphon que nous laisserons aux plongeurs spéléologues équipés pour la plongée. Vous comprendrez alors la difficulté des explorations lorsqu’il faut acheminer le matériel de plongée (bouteilles d’oxygène, palmes, etc.) dans ce genre de cavité.
Le retour, comme toujours, se fera beaucoup plus vite qu’à l’aller jusqu’au puits de 30 mètres où il nous faudra encore un peu d’énergie pour effectuer une remontée sur corde. C’est certainement un peu fatigué que nous remettrons les pieds sur le plancher des vaches mais heureux d’avoir vécu cette expérience hors du commun et c’est peu de le dire !
Pour les aventuriers avant tout ! Ceux qui veulent connaître la sensation grisante d’être les premiers à découvrir un endroit insolite ! Certes ce ne sera pas le cas mais face au fameux passage du bain de boue vous ne pourrez pas avoir d’autres sentiments !
Vous l’avez compris en plus d’aimer l’aventure il vous faudra apprécier les moments rustiques consistant à se changer et enfiler une combinaison néoprène après le passage du bain de boue.
Les passages aquatiques étant parfois impressionnants il vous faudra être très à l’aise dans l’eau.
De manière générale, une bonne forme physique est indispensable pour apprécier cette exploration qui demandera également une dose de technicité avec une remontée sur corde de 30 mètres.
Un bon moral, qualité principale du spéléologue, est donc indispensables pour apprécier cette superbe explo !
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