Faire du bloc, c’est renouer avec l’essence même de l’escalade : l’exploration partagée du mouvement dans sa pureté la plus nue ; la grimpe vécue comme jeu et invention.
Aux origines du bloc, il y a la résolution des problèmes alpins : les sections énigmatiques de certaines ascensions qui résistent aux grimpeurs les plus talentueux. Il faut alors se perfectionner et s’entraîner pour retourner en montagne. Les massifs de Fontainebleau offrent ce support de préparation physique et une école gestuelle qui s’émancipe peu à peu de son objectif premier : la pratique du bloc devient une fin en soi. On s’y spécialise ; le bloc acquiert ses spécificités, son propre système de cotation et sa propre culture !
On le pratique en petits groupes, grimpeur et pareurs ; pof, paillasson, brosse à dents, puis crash-pad constituent la panoplie du petit bloqueur. Tous les profils de parois et de prises sont explorés. La discipline fait aujourd’hui partie des trois principales présentées aux jeux olympiques.
Pour sûr, le bloc permet une compréhension incomparable du répertoire gestuel, des finesses du rocher et des stratégies techniques à l’oeuvre en escalade. Et pour ne rien gâcher, le cadre convivial et peu contraignant de sa pratique en font une discipline sociale, familiale et ludique.